Mettre sur pied un comité consultatif productif requiert de l’énergie. Aussi, rien de pire que d’avoir la perception que celui-ci gruge de votre précieux temps sans réellement apporter les bénéfices auxquels vous vous attendiez. Des contacts qui ne se matérialisent pas, des conseils convenus, fades et sans saveur, ou des absences répétées… Ça vous est familier?

Il est facile de prévenir certains de ces écueils dès le recrutement de vos conseillers. Pour partir du bon pied, voici sept erreurs à éviter lors du recrutement des membres de votre comité consultatif.

Erreur 1 — ne pas savoir pourquoi vous mettez sur pied un comité consultatif

L’absence d’attentes claires envers votre comité consultatif et vos conseillers vous garantit presque immanquablement l’échec! En l’absence de direction de la part du PDG ou du propriétaire, les conseillers sont laissés à leur perception personnelle de ce que devrait être leur rôle. Des perceptions différentes et le manque de leadership entraînent souvent une confusion, propice au développement d’un comité consultatif dysfonctionnel.

Lorsque vous invitez une personne à se joindre à votre comité consultatif, il est important de lui faire part de vos attentes à son endroit. Partagez avec cette personne, vos expectatives en matière de temps requis, de responsabilités et de durée de son mandat. Précisez-lui quelle contribution vous souhaitez de sa part.

Erreur 2 – ne pas constituer un comité consultatif sur mesure

Il nous arrive tous de penser que les bonnes recommandations sont universelles. Or, il n’en est rien. Pour avoir de la valeur, un avis doit refléter la situation à laquelle fait face la personne qui le sollicite. Dans la même veine, un comité consultatif performant doit être conçu spécifiquement pour répondre aux occasions favorables et aux menaces auxquelles est confrontée votre entreprise. Il vous faut donc bâtir un comité consultatif sur mesure!

Afin de déterminer la constitution optimale de votre comité consultatif, définissez d’abord les ambitions de votre entreprise, élaborez la liste des attributs qui font en sorte que votre entreprise a du succès et interrogez-vous sur les défis auxquels elle fait face. Puis, à la lumière de vos réponses, déterminez le profil de personnes qui sont déjà passées par où vous êtes passé ou qui sont arrivées à la destination que vous visez. Ce sont des personnes qui possèdent ces types de profil que vous devez recruter au sein de votre comité consultatif. Ainsi, si vous souhaitez percer les secrets du marché asiatique, recherchez une personne qui a réussi à s’y établir. Si vous voulez tripler votre nombre d’employés d’ici deux ans, recrutez quelqu’un qui a réussi ce tour de force et qui pourra partager avec vous les leçons apprises.

La composition de votre comité consultatif doit refléter le stade vers lequel vous souhaitez mener votre entreprise, et non pas celui où elle se trouve actuellement.

Erreur 3 — recruter une équipe homogène

Pour bénéficier au maximum de l’apport de votre comité consultatif, il est fortement suggéré de recruter des personnes avec des profils diversifiés. Le monde dans lequel nous évoluons est complexe. Le contexte économique, les changements technologiques et l’environnement d’affaires en constante évolution font en sorte qu’il est plus critique que jamais d’avoir accès à différentes perspectives lorsque vient le moment de prendre des décisions cruciales pour le futur de votre entreprise.

Dans ce contexte, la présence d’expertises diverses au comité consultatif vous assure une multiplicité de perspectives lors des discussions et enrichit votre réflexion. Elle permet aussi de couvrir adéquatement vos angles morts naturels. Choisissez des personnes qui ont des expertises complémentaires aux vôtres et à celles de votre équipe de direction. En aucun cas, vous ne souhaitez des clones de vous-mêmes. L’ère de l’uniformité est révolue; optez pour la diversité!

Soyez créatifs dans le choix de votre diversité. Il peut s’agir de diversité de parcours, d’expertise, d’industrie, d’âge, de représentation géographique, de genre, et j’en passe. À vous de trouver celle qui sied le mieux à vos besoins.

Erreur 4 — miser sur des conseillers vedettes pour leur notoriété

Des conseillers vedettes peuvent vous apporter de la crédibilité et plus encore. Il peut être pratique d’avoir sur votre comité consultatif, une personne qui est un entrepreneur en série à succès ou la vice-présidente principale d’une grande organisation. J’en conviens. Plusieurs entrepreneurs croient que, par association, la notoriété de ces conseillers vedettes rejaillira sur leur entreprise ou leur apportera de la crédibilité. Pour d’autres, ces conseillers de choix devraient leur ouvrir la porte d’un financement providentiel ou convaincre d’autres organisations de s’associer à la leur.

Or, rappelez-vous que vous souhaitez vous entourer de personnes dont les entreprises et l’expérience sont tout juste au-delà des objectifs d’affaires que vous souhaitez atteindre. Si votre chiffre d’affaires oscille entre 10 et 15 millions de dollars, vous ne voulez pas nécessairement d’une personne dont l’entreprise dépasse le milliard de dollars de chiffre d’affaires, mais plutôt d’une personne dont l’entreprise a dépassé le cap de 20 millions de dollars de revenus. Vous voulez vous entourer de personnes qui sauront partager leur savoir-faire et leur expérience dans un contexte impliquant des ressources matérielles, financières et humaines comparables aux vôtres.

Comprenez-nous bien :  loin de nous l’idée de rejeter toute candidature de conseiller vedette.  Toutefois, être connu n’est pas suffisant.  Au-delà de leur simple notoriété, il est important que les conseillers recrutés soient en mesure de vous consacrer temps et énergie pour vous permettre de mener à bien vos ambitions d’affaires.

Erreur 5 — recruter ses amis, sa famille ou ses conseillers proches

Vos amis peuvent être vos pires ennemis dans certaines circonstances. Votre entreprise doit retirer la plus grande valeur ajoutée possible de son comité consultatif. Recruter une personne sur la seule base qu’elle connaît la PDG ou possède la confiance de l’investisseur principal n’est pas toujours la meilleure idée. Vos proches trouvent souvent difficile de vous exprimer leur désaccord ou d’émettre des opinions controversées. Aussi, il y a beaucoup plus de chance que les conseils non complaisants et les questions difficiles proviennent d’un administrateur indépendant et stratégique plutôt que quelqu’un qui est lié avec la direction de votre entreprise ou de ses investisseurs.

Pour conserver vos amis, recrutez des conseillers indépendants!

Erreur 6  – ne pas tenir compte de la chimie entre vous et votre comité consultatif

Trouver les bons candidats n’est pas la seule chose qui prime. Il vous faudra également vous assurer qu’entre eux et vous se forme une chimie propice aux discussions franches et aux échanges fructueux. La dynamique de votre comité consultatif est tout aussi importante que les acteurs qui le composent.

Erreur 7 — trop recruter

Idéalement, votre comité consultatif doit être composé de trois à cinq conseillers externes. Au-delà de ce nombre, vous diminuez rapidement la productivité de votre comité consultatif. Vous voulez garder les échanges efficaces et productifs. Aussi, freinez votre enthousiasme et limitez-vous dans le nombre de conseillers recrutés en les triant sur le volet.

En conclusion

Les comités consultatifs sont encore une espèce rare pour trop de petites et moyennes entreprises. Pourtant, pour plusieurs d’entre elles, la mise sur pied d’un comité consultatif s’est avérée une étape clé sur la voie du succès. En plus de renforcer la crédibilité de votre entreprise, le comité consultatif vous apporte des perspectives différentes, vous permet de décupler votre réseau de contacts, et vous fait bénéficier de l’expérience de ceux qui sont déjà passés par là.

Bâtir un comité consultatif performant requiert des efforts. Toutefois, ceux-ci seront récompensés lorsque vous aurez besoin d’un conseil objectif, d’explorer de nouveaux marchés, d’évaluer les tendances économiques, d’ouvrir des portes ou de choisir les orientations stratégiques pour les prochaines années. S’il vous incombe de mettre sur pied un comité consultatif, il est également de votre responsabilité d’en tirer le maximum! Cette responsabilité commence dès le recrutement.