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Bienvenue dans la permacrise, l’ère de la crise sans fin!
2023-10-24
Actualité
Le néologisme issu de la contraction des mots « permanence » et « crise » a été consacré comme un des mots de l’année 2022 par le dictionnaire Collins. Le concept revêt trois caractéristiques fondamentales :
Tout d’abord, il y a la notion de permanence. La permacrise s’installe dans la durée, semblant échapper à toute résolution complète, créant ainsi un enchaînement ininterrompu de crises qui se succèdent inlassablement.
Ensuite, la permacrise est profondément systémique. Elle transcende les frontières des domaines, formant un réseau interconnecté où les crises s’influencent mutuellement. Les solutions apportées à un problème peuvent, parfois, déclencher de nouvelles crises ailleurs, entraînant un effet domino.
Enfin, la complexité est au cœur de la permacrise. Elle résulte de l’entrelacement de multiples facteurs, chacun exerçant une influence sur les autres. Cette complexité rend la résolution de la permacrise particulièrement ardue, car il est difficile de trouver une solution unique qui puisse répondre à toutes les dimensions du problème.
La permacrise se présente donc comme un état de crise en constante prolongation, caractérisé par sa complexité et l’interconnexion de divers domaines. Elle est perçue comme une menace potentielle pour la stabilité mondiale, la sécurité, et le bien-être des populations, exigeant une approche réfléchie, concertée et novatrice pour y faire face.
Les organisations doivent désormais composer avec un environnement en perpétuelle évolution qui rend la planification à long terme plus difficile. Constamment sur le qui-vive, elles doivent être prêtes en tout temps à s’adapter à de nouvelles réalités et à surmonter des défis imprévus.
La permacrise façonne ainsi la vie des organisations, notre manière de travailler et de prendre des décisions, générant des défis majeurs pour les organisations et les individus qui les composent. Elle confronte les entreprises à des risques accrus, qu’il s’agisse de risques opérationnels, financiers ou réputationnels.
Sur le plan organisationnel, elle a un impact direct sur la rentabilité des entreprises. Par exemple, en perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales, elle peut entraîner des retards, des pénuries de matières premières et une augmentation des coûts de production. Elle peut également altérer les priorités des consommateurs, ce qui oblige les entreprises à ajuster leurs produits, leurs services et leurs stratégies de marketing.
Là, où certains ne voient que défis et obstacles, d’autres perçoivent une foule d’opportunités. En temps de crise, survie et résilience sont associées à la collaboration et à la solidarité. C’est peut-être le bon moment pour développer ou renforcer des alliances stratégiques.
Les crises provoquent également des prises de conscience qui nous incitent à changer modes de vie et façons de faire. Elles propulsent à l’avant plan les préoccupations liées à l’environnement et à la responsabilité sociale des entreprises. Elles amplifient également le développement d’avancées technologiques, telles l’automatisation, la réalité virtuelle, les chaînes de blocs et l’intelligence artificielle générative pour ne citer que celles-ci.
Sur un plan plus individuel, les alertes et notifications incessantes créent un tourbillon anxiogène dont nous ne pouvons prédire les conséquences transformant nos téléphones en prophètes de l’apocalypse. Principalement ressentie par les nouvelles générations, les effets angoissants de la “permacrise” remettent en question leur rapport à la vie professionnelle, suscitant un besoin d’ancrage et de sens.
La permacrise impose un nouveau paradigme pour les entreprises, les obligeant à repenser leurs stratégies, leurs opérations et leurs approches en matière de gestion des talents et des risques
Ce nouveau rapport au travail jumelé à la pénurie de talents déclenchent diverses réactions, de la “grande démission silencieuse” à la montée du télétravail, entraînant aussi davantage d’arrêts maladies et d’épuisements professionnels. Si la plupart des gestionnaires ont accepté l’incertitude comme un nouvel état de travail, certains s’inquiètent de la désertion des bureaux et de leur capacité à motiver les équipes. Parallèlement, les employés sont de plus en plus enclins à prioriser leurs responsabilités familiales, marquant ainsi un changement dans la gestion du temps, des priorités et des ambitions organisationnelles.
En somme, la permacrise impose un nouveau paradigme pour les entreprises, les obligeant à repenser leurs stratégies, leurs opérations et leurs approches en matière de gestion des talents et des risques.
Face à la permacrise et au « permastress » qui lui est associé, il est impératif que les entreprises et les gestionnaires adoptent une approche proactive. Voici quelques mesures à considérer :
Parmi les autres actions possibles, les entreprises peuvent prendre action pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement, anticiper les perturbations et les avancées technologiques, prioriser la sécurité informatique et contrer les vulnérabilités technologiques, et développer leur résilience environnementale et climatique.
Les entreprises doivent développer des compétences en agilité pour réagir rapidement aux changements
Dans tous les cas, l’innovation devient un atout majeur pour anticiper les besoins changeants du marché. Les entreprises doivent développer des compétences en agilité pour réagir rapidement aux changements.
Ces mesures d’adaptation visent à renforcer la résilience des organisations, leur permettant de réagir de manière flexible et agile face aux perturbations constantes de la permacrise. Elles impliquent également de repenser la gestion des équipes et de favoriser l’innovation et l’apprentissage continu au sein de l’entreprise.
La permacrise représente un défi, mais aussi une opportunité de redéfinir priorités et pratiques. À vous de naviguer à travers ces eaux tumultueuses et de créer un avenir plus résilient et durable.