Près de huit mois après le décès de la reine Elizabeth II, les yeux du monde seront tournés vers l’Angleterre, ce samedi 6 mai 2023, cette fois pour assister au couronnement du roi Charles III, pour lequel nous anticipons une nouvelle éclipse médiatique, bien que d’une ampleur moindre que celle de septembre dernier.

Une éclipse médiatique se définit comme une situation dans laquelle l’importante couverture médiatique d’un événement ou d’une série d’événements se fait au détriment du reste de l’information [1] .

Rappelons que le décès de la reine Elizabeth II en septembre 2021 avait accaparé l’attention des médias à travers le monde. Les émissions spéciales, les couvertures en direct, les alertes sur nos téléphones intelligents, il était difficile d’ignorer qu’un chapitre se terminait pour le Royaume-Uni. Sur Twitter, un total inédit de 46,1 millions de messages sur ce sujet a été publié en moins de cinq jours [2]. Dans ce cas bien précis, il s’agissait d’une éclipse médiatique mondiale d’une ampleur sans précédent, reléguant en arrière-plan du même coup tous les autres sujets d’actualité.

Sur Twitter, un total inédit de 46,1 millions de messages sur ce sujet a été publié en moins de cinq jour

Étant donné le volet unique et historique que représente un couronnement, il est tout à fait envisageable que les journaux britanniques, de même que ceux du reste du monde, consacrent des pages et des pages sur cet événement. Il est fort à parier que le Québec n’échappera pas à cette tendance.

Instantanéité et cycle d’information en continu obligent, la couverture médiatique a déjà commencé. Spécialistes de la monarchie et analystes sont de toutes les tribunes pour y expliquer le déroulement de ce grand événement. Déjà, entre le 25 avril et le 2 mai 2023, avec la simple mention « roi Charles » et « King Charles », nous compilons plus de 45 300 mentions médias…au pays.

Le moteur de recherche Google, via son outil Google Trend, attribue un indice sur une échelle de 0 à 100, qui correspond à la popularité d’un mot-clé par rapport à l’ensemble des recherches. Au moment d’écrire ces lignes, Google Trend nous indique que l’intérêt envers la monarchie britannique et le couronnement de Charles III est une recherche en augmentation, ces derniers jours.

Dans ce contexte, devrait-on en profiter pour annoncer une mauvaise nouvelle ?

Pour les médias, le défi est de gérer la quantité d’information et d’angles. Profiter d’une éclipse pour annoncer une mauvaise nouvelle comporte un volet à double tranchant. C’est une stratégie de communication abondamment utilisée par diverses organisations qui peut s’avérer contre-productive. D’une part, parce que cette stratégie peut nuire à votre réputation et alimenter la méfiance d’un journaliste à l’endroit de votre organisation. De plus, vous projetez l’image d’une organisation qui fuit, qui manque de transparence.

D’autre part, dans vos efforts pour maintenir de bons liens avec les médias, le grand public et votre équipe de travail, vous vous court-circuitez totalement. Penser que votre nouvelle passera sous silence du côté des médias, c’est faire fi la réalité des médias sociaux. Ceux-ci peuvent s’enflammer et entrainer une tout autre situation ou réaction.

Faire atterrir de mauvaises nouvelles demande une stratégie de communication efficace et bien préparée. Et surtout, un accompagnement personnalisé.

[1] https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26544013/eclipse-mediatique

[2] https://www.ledevoir.com/culture/medias/755416/une-couverture-mediatique-de-la-mort-d-elisabeth-ii-trop-mur-a-mur